Madame / Monsieur,
En remplissant ce court questionnaire, vous nous aiderez à ajuster notre offre.
Pour nous adapter aux circonstances, nous vous proposons différentes propositions thématiques pour le prochain rdv philo 2.0 de juin.
Proposition 1. Faut-il supprimer les écoles ?
Dans un texte qui a fait date, Ivan Illich proposait de supprimer les écoles. D’après lui, elles nous formataient par un cursus qui nous coupait du milieu vivant. Déscolariser toutefois allait chez lui de pair avec l’idée de rendre le savoir accessible. Aujourd’hui, on est loin d’avoir rendu pédagogique notre expérience du monde. Il est de plus en plus opaque. Non seulement les objets qui le constituent ne se laissent plus déconstruire, mais la peur de la maladie a par ailleurs verrouillé l’accès aux différentes institutions qui parfois se résument à des comptoirs de prêt. Dans un tel monde, on voit mal comment se passer de l’école. D’ailleurs, la scolarité des enfants n’est-elle pas une quasi nécessité pour libérer du temps pour la vie professionnelle de leurs parents ?
Mais du coup, qu’est-ce que l’école : un lieu d’instruction, un lieu de formatage, un lieu de socialisation, une garderie ? C’est là quelques enjeux du texte de Illich qui pourront être discutés à l’heure de la réouverture des écoles et à la lumière des circonstances qui ont présidées à cette réouverture.
Proposition 2. Le solutionnisme
Evgeny Morozov, dans son livre « Pour tout résoudre, cliquez ici » s’emporte contre le solutionnisme, l’idée qu’il suffit de quelques clics pour résoudre tous nos problèmes. À l’heure où l’on s’en remet à des applications de traçage pour résoudre une crise sanitaire, où tout un chacun fait usage de Zoom, d’Amazon ou de Facebook pour pallier les inconvénients de la crise, le sujet est plus que jamais d’actualité.
Sans vouloir dénier les intérêts de la technologie, il importe de s’interroger sur son coût énergétique, ses problèmes en matière de monopole, de protection de la vie privée, etc.
Proposition 3. La distanciation
La distanciation est un concept bien connu du théâtre de Brecht. Par ce concept, ce dernier entendait, à travers une mise en perspective délibérée, faire apparaître les choses. Les acteurs en se tenant à distance du personnage qu’ils devaient jouer faisaient ressortir le côté incongru de leur rôle. Mais la distanciation dont il est aujourd’hui question n’est plus délibérée, elle est imposée. Est-elle dès lors le signe d’un comportement critique ou d’un comportement grégaire ? La cacophonie des journaux et des politiques semble laisser la question ouverte. Si pour Brecht, il s’agissait de sortir des pièges de la représentation en déconstruisant le jeu d’acteur, avec la distanciation ne joue-t-on pas un jeu dont on ignore les enjeux ? Quelles sont les conséquences de cette distanciation sur les comportements sociaux ? Comment le port du masque impacte-t-il le visage à travers lequel l’autre nous apparait ainsi que le pense Levinas ? Peut-on vouloir une société sans contact ?
Merci beaucoup d'avoir rempli ce formulaire. Nous vous tiendrons informés de la thématique la plus plébiscitée et de la date choisie. A bientôt.